Avec 13 bateaux engagés, dont 9 conçus en collaboration avec Guillaume Verdier, VPLP Design sera une nouvelle fois bien représentée sur la dixième édition du Vendée Globe qui s’élancera le 10 novembre prochain. Avec des ambitions qui varient selon les skippers et les générations d’Imoca.
Le Défi Azimut-Lorient Agglomération terminé, tous les regards sont désormais tournés vers l’échéance du 10 novembre aux Sables d’Olonne. Ce nouveau Vendée Globe, dont les trois dernières éditions ont donné lieu à des victoires de marins évoluant sur des Imoca signés VPLP Design et Guillaume Verdier (Macif, Banque Populaire VIII, Maître CoQ IV), s’annonce plus disputé que jamais, avec notamment 11 foilers et 2 bateaux à dérives construits pour cette édition.
Malizia-Seaexplorer, le dernier plan dessiné par VPLP Design pour Boris Herrmann, fait partie de ceux-là et, sur le papier, des prétendants au podium, le skipper allemand s’étant distingué cette année avec deux belles deuxièmes places sur les deux transats solitaires du printemps, The Transat CIC puis la New York Vendée. Boris Herrmann a l’expérience du Vendée Globe (5e en 2020), son Imoca a été fait à sa main (voir notre article), avec une cellule de vie très protectrice et abaissée, qui lui permet de tenir debout, et surtout une carène rockée, destinée à tenir des vitesses moyennes très élevées au portant dans la brise.
L’expérience acquise dans les mers du Sud, lors de The Ocean Race 2023, au cours de laquelle il a remporté l’étape du Grand Sud entre Cape Town et Itajai et battu le record des 24 heures en monocoque, n’est pas le moindre de ses atouts, Malizia-Seaexplorer sera au départ du Vendée Globe l’un des foilers de dernière génération qui a le plus navigué. Ce qui fait dire à son skipper : « Malizia est bien mis au point, fiable, il a de bonnes caractéristiques de tolérance et, surtout, ce que j’appelle des performances accessibles : tu peux naviguer gîté, contre-gîté, avec du trim ou pas, il ne s’arrête jamais. »
L’opportunité des grands foils
La convergence architecturale actuelle autour des formes de foils et la limitation de leur surface par la jauge Imoca ont aussi permis de réaliser sur plusieurs bateaux des refits ambitieux et efficaces, avec des carènes modifiées à l’avant pour limiter l’enfournement et, pour certains, de nouveaux foils. C’est notamment le cas sur Teamwork-Team Snef de Justine Mettraux, l’ex Charal, le tout premier bateau conçu pour voler, dessiné par VPLP Design et mis à l’eau en 2018.
« Pour continuer à performer, nous savions qu’il fallait passer sur de grands foils, dont nous avons commandé l’étude à VPLP. Ils nous permettent aujourd’hui de décoller plus tôt et de combler notre déficit, notamment aux allures de puissance, pour continuer à jouer avec les meilleurs », détaille la navigatrice suisse, qui avait terminé à une belle 6e place sa première Route du Rhum, en 2022. Le chantier a été organisé en deux temps : greffage des nouveaux puits et ré-agencement structurel en 2023, implantation des nouveaux foils pendant le chantier d’hiver avant la très dense saison 2024.
Les Imoca VPLP/Verdier de génération 2016 ont eux aussi fait l’objet pour la plupart de remises à niveau, la plus ambitieuse étant probablement celle réalisée pendant huit mois au cours de l’hiver 2022/2023 chez CDK Technologies par Damien Seguin, avec 70 000 heures de travail sur Groupe Apicil, qui n’est autre que l’ancien Maître Coq IV, vainqueur du Vendée Globe 2020 avec Yannick Bestaven à la barre. « Nous avons réalisé un très grand chantier avec l’implantation des grands foils à la jauge de 8 m3, le changement de 30 m2 de bordé de fond, ainsi que le rouf qui nécessitait plus de volume pour passer le test de stabilité compte tenu de l’alourdissement du bateau », explique Damien Seguin.
Le septième du dernier Vendée Globe a profité dans le même temps pour se familiariser avec la conduite des Imoca à grands foils, puisqu’il a embarqué sur Biotherm pendant The Ocean Race. Ses résultats enregistrés depuis la remise à l’eau de Groupe Apicil dans sa nouvelle configuration – 5e de Retour à La Base, 8e de The Transat CIC – lui font dire, à l’évocation du Vendée Globe à venir : « On a clairement affiché l’ambition de pouvoir faire un top 5, en mettant les moyens en place. Je me suis engagé sur un deuxième Vendée Globe pour passer un cap sportivement et technologiquement. C’est pour ça qu’on a fait évoluer le bateau de façon significative. »
Le match des Imoca à dérives
Le Vendée Globe verra aussi une course dans la course avec pas moins de 16 Imoca à dérives engagés, dont Monnoyeur-Duo for a Job de Benjamin Ferré, « un bateau historique, bien né et passé uniquement entre de bonnes mains », selon son skipper. Vainqueur de l’épreuve en 2012 avec François Gabart à la barre, cet Imoca lancé en 2011 reste performant, 12e de la dernière édition du Vendée Globe avec Clarisse Crémer.
Plutôt que de le transformer, Benjamin Ferré a cherché à « capitaliser sur ses qualités de légèreté et de polyvalence et de progresser avec lui« , se cantonnant à changer les safrans et à reculer les poids. Au moment de s’attaquer à son premier Vendée Globe, l’un des 15 bizuths de l’édition 2024 affiche des ambitions mesurées : « Je ne me fixe pas d’objectif sportif car le risque, c’est de perdre de vue que mon objectif est de boucler le Vendée Globe », avant d’ajouter que son plan VPLP/Verdier a les moyens de bien faire, « à condition d’adopter des trajectoires tendues, économes en milles, et de ne pas chercher à suivre les foilers ».
Les 13 plans VPLP sur le Vendée Globe 2024 :
MACSF* (Isabelle Joschke) 2007, MS Amlin* (Conrad Colman) 2007, La Mie Câline* (Arnaud Boissières) 2010, Monnoyeur Duo For a Job (Benjamin Ferré) 2011, Medallia* (Pip Hare) 2015, Guyot Environnement-Water Family* (Benjamin Dutreux) 2015, Prysmian* (Giancarlo Pedote) 2015, Groupe Apicil* (Damien Seguin) 2015, Fortinet Best Western* (Romain Attanasio) 2015, Teamwork-Team Snef (Justine Mettraux) 2018, Hublot (Alan Roura) 2019, DMG Mori (Kojiro Shiraishi) 2019, Malizia Seaexplorer (Boris Herrmann) 2022
*Cosigné avec Guillaume Verdier
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