Le Vendée Globe 2020 se prépare maintenant : devant le peu de bateaux d’occasion disponibles et le coût et la complexité croissants des nouveaux Imocas, VPLP Design s’associe à CDK et Antoine Mermod pour proposer une solution fiable, performante et à coût maitrisé. Quentin Lucet, architecte au bureau vannetais de l’agence, nous en dit plus.
À quoi va ressembler ce nouvel Imoca ?
Quentin Lucet : le concept est simple, puisqu’il s’agit de construire dans le moule de Banque Populaire – concept VPLP/Verdier vainqueur du Vendée Globe 2016 – un Imoca doté de nouveaux foils et de safrans de troisième génération, ainsi que, conformément à la règle de jauge, d’un mât et d’une quille monotypes. Nous visons un prix de 3,7 millions d’euros, sans les voiles, soit environ 1 million d’euros de moins qu’un prototype. Objectif : un bateau plus simple et plus performant que Banque Populaire.
Comment parvient-on à un tel budget ?
Quentin Lucet : Tout d’abord en réutilisant un moule de coque déjà existant et en répliquant l’approche des MOD 70 qui consiste à faire le tri de toutes les solutions techniques les plus simples et les plus éprouvées sur les 12 projets Imoca que nous avons menés depuis 2006. Ensuite en construisant un minimum de deux bateaux, avec des structures optimisées et simplifiées et en mutualisant la partie design et les prescriptions des équipements en électronique, hydraulique et accastillage. Le déclenchement du projet est donc conditionné par l’obtention de deux commandes fermes et l’objectif est de livrer trois exemplaires pour le prochain Vendée Globe.
Quel est le planning indicatif ?
Quentin Lucet : idéalement, nous débutons les études en septembre et la construction du premier exemplaire en janvier pour une livraison à temps pour la Barcelona World Race, début 2019. Le second pourrait être mis à l’eau pour la Transat Jacques Vabre 2019.
Quels coureurs visez-vous avec ce concept ?
Quentin Lucet : les équipes qui n’ont pas pu acheter l’un des six foilers de l’édition 2016 et les nouvelles venues, qui n’ont pas l’expérience d’un projet de cette envergure, car concevoir et construire un nouveau prototype est un processus complexe qui demande des teams étoffés et très qualifiés. Et les équipes qui disposent d’un budget correct sans pouvoir se permettre un proto. Nous pensons que plusieurs coureurs étrangers pourraient être intéressés.
Est-ce la fameuse monotypie qui a fait tant de vagues à l’Imoca ?
Quentin Lucet : Surtout pas ! (rires) Il s’agit plutôt de sisterships : les propriétaires auront tout le loisir, une fois livrés, de les modifier.