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© Marie Lefloch / Team Malizia

MALIZIA-SEAEXPLORER confirme son aisance dans les conditions Vendée Globe

L’édition 2024 de The Transat CIC a donné l’occasion à Boris Herrmann de signer son meilleur résultat à bord de Malizia-Seaexplorer, deuxième à un peu plus de deux heures du vainqueur, Yoann Richomme. Avant le départ le 29 mai de la New York Vendée-Les Sables d’Olonne, transat retour, toujours en solitaire, décryptage des performances de l’Imoca dessiné par VPLP Design.

Depuis sa mise à l’eau en juillet 2022, Malizia-Seaexplorer a eu plusieurs fois l’occasion d’exprimer son potentiel, particulièrement dans les conditions sur lesquelles l’équipe de Boris Herrmann et l’agence VPLP Design avaient – suite aux enseignements du Vendée Globe 2020 – mis l’accent : le portant dans la brise et la mer forte. L’Imoca s’est ainsi montré très à l’aise dans l’étape du Grand Sud de The Ocean Race entre Le Cap et Itajai, avant de battre, lors de la cinquième étape entre Newport et Aarhus, le record de la distance parcourue en 24 heures en monocoque (641,13 milles).

Un potentiel de nouveau confirmé à l’occasion de The Transat CIC, qui a vu Boris Herrmann terminer sur la deuxième marche du podium, à un peu plus de deux heures du vainqueur Yoann Richomme. Le skipper allemand a notamment fait parler la poudre quand les conditions de vent et de mer se sont durcies, passant de la onzième place après deux jours de course, à la deuxième, six jours plus tard.

Comment expliquer ce gros plus de Malizia-Seaexplorer dans les conditions qui seront le quotidien des marins du Vendée Globe l’hiver prochain dans le Grand Sud ? “La différence se fait d’abord au niveau de la carène, répond Armel Tripon, qui attend pour l’été prochain la sortie de chantier de son Imoca Les P’tits Doudous, construit dans les moules du bateau de Boris Herrmann. Sur mon dernier Vendée Globe, j’avais souffert dans le Sud d’une carène un peu tendue, celle de Malizia, plus rockée, plus ronde, rend le bateau plus confortable et plus efficace au portant. Sur mon précédent bateau, quand je partais en surf dans les pentes avec certains types de vagues, je finissais par enfourner, ce qui est beaucoup moins le cas avec le bateau de Boris.”

Et Armel Tripon est bien placé pour le savoir, puisque le Team Malizia a accepté de jouer le jeu de la transparence, et même de la collaboration, pour l’aider à mieux appréhender son futur nouveau bateau : “Ils ont vraiment été à livre ouvert avec nous, confirme-t-il. Je suis allé naviguer avec Boris avant The Transat CIC, on partait dans les surfs à plus de 30 nœuds dans 15-17 nœuds de vent et 3 mètres de vagues, le bateau n’enfournait jamais, son comportement était juste extraordinaire, je n’avais jamais vécu ça en Imoca !”

Interrogé à l’issue de The Transat CIC, le skipper allemand a confirmé l’aisance de son plan VPLP : “J’ai eu les conditions les plus difficiles de la vie du bateau – même pendant The Ocean Race, je n’avais pas connu ça – avec du vent et une houle qui poussaient très fort et le faisaient énormément accélérer. Et je me suis senti super à l’aise, ce bateau est merveilleux, un vrai 4×4, il passe vraiment très bien la mer.” Et Boris Herrmann d’ajouter : “J’ai parcouru maintenant beaucoup de milles à bord, Malizia est bien mis au point, fiable, il a de bonnes caractéristiques de tolérance et surtout ce que j’appelle des performances accessibles : tu peux naviguer gîté, contre-gîté, avec du trim ou pas, il ne s’arrête jamais.”

© The Transat CIC

Autre gros atout de Malizia-Seaexplorer, son cockpit, qui rend la vie à bord plus facile, en tout cas moins inconfortable que sur d’autres Imoca. Ce que confirme Christopher Pratt, qui, lors de The Ocean Race, a navigué à son bord : “On sent qu’un gros travail a été fait sur la manière d’imaginer la navigation en solitaire. Avec un cockpit très ergonomique, spacieux, mais aussi lumineux, ce qui, sur un tour du monde de 80 jours, impacte le moral du marin. Cela a été flagrant sur l’étape du Sud de The Ocean Race, l’équipage de Malizia avait l’air en pleine forme, ils avaient tous le sourire, alors que les autres étaient ravagés.”

Là encore, Boris Herrmann confirme, depuis New York : “A l’intérieur, j’ai beaucoup de place, je me sens vraiment à l’aise, tranquille, avec mes différents sièges, mes postes de veille, ma bannette suspendue avec amortisseur, on a encore franchi un grand pas cet hiver dans l’aménagement du bateau.” Cette ergonomie a aussi été un élément clé dans le choix d’Armel Tripon de faire appel à VPLP Design pour Les P’tits Doudous : “Boris et VPLP ont trouvé le bon compromis entre protection du skipper, en fermant complètement le cockpit pour rester au sec, et vision à 360. Et ce qui marque beaucoup, c’est l’espace dont tu disposes, on tient à quatre-cinq équipiers en étant debout !”

Le Nantais disposera-t-il d’un pur sistership de Malizia-Seaexplorer ? “Il y a quelques différences, notamment au niveau du plan de pont, on a descendu un peu les masses et le franc-bord pour des questions de stabilité. Et il y a quelques aménagements ergonomiques au niveau de la vision des voiles, plus de rentreurs, mais on n’a touché ni à la carène, ni à la structure, qui donnent pleinement satisfaction à Boris !”