Le cabinet a développé ces dernières années un véritable département d’ingénierie. Objectif : développer en interne les outils de modélisation et de simulation numérique devenus indispensables dans tous les secteurs, de la course à la croisière en passant par les bateaux de travail.
Le métier d’architecte naval change. Désormais, les outils de modélisation – qui permettent de tester carènes, appendices, structures et gréements -, de simulation – hydrostatique et hydrodynamique – et de prédiction des performances prennent une importance cruciale. « On teste, on teste, on teste ! L’objectif, c’est de se rapprocher le plus possible du modèle réel », résume Vincent Lauriot-Prévost.
Conséquence : chez VPLP Design, aux côtés des architectes, le poids des ingénieurs va grandissant, puisque pas moins de six d’entre eux ont été recrutés ces trois dernières années. Au sein du cabinet, ils représentent désormais un tiers de la vingtaine de salariés.
Xavier Guisnel (Ponts & Chaussées), actuellement coordinateur du pôle ingénierie, est le premier à avoir rejoint VPLP Design en 2013. Adrien Letourneur (EnstaParisTech), s’occupe des VPP et de l’hydro ; Nicolas Baral (docteur en sciences des matériaux) est un spécialiste des structures, Philippe Orhan (Polytechnique) travaille sur les VPP et la CFD, Paul Kerdraon (Polytechnique) mène une thèse de recherche sur le développement d’un simulateur dynamique et la modélisation de phénomènes hydrodynamiques instationnaires. Nicolas Sdez (EnstaParisTech) a plus particulièrement en charge le développement d’Oceanwings – l’aile automatisée arisable et affalable conçue par le cabinet – ainsi que les projets de bateaux de travail qui en sont équipés. Enfin, Pierre Renaud (Arts & Métiers/Southampton) se consacre à Voilavion, le catamaran à foil grand public porté par Magnard Innovation.
Le pôle ingénierie de VPLP intervient donc sur tous les métiers du cabinet. La course, bien sûr : « Depuis cinq ans, on a en face de nous des équipes techniques de plus en plus présentes et de plus en plus outillées, explique Vincent Lauriot-Prévost . Cela nous incite à nous recentrer sur le cœur de notre job : la conception et la performance. C’est la Coupe de l’America entre 2007 et 2010 qui nous a fait prendre conscience de ça. » Les projets de bateaux de croisière n’échappent pas non plus à cette tendance : « On a fait de la prédiction de performance pour certains Lagoon, explique Nicolas Sdez, et nous utilisons bien sûr des outils de pré dimensionnement et de modélisation pour des super yachts. » Idem pour les bateaux de travail, un secteur en fort développement chez VPLP Design : « Nous avons ainsi développé un algorithme de routage mixte voile/moteur pour de la propulsion hybride autour du projet Oceanwings », précise Nicolas Sdez.
En plus du travail sur les produits, les ingénieurs de VPLP sont aussi chargés de développer des outils spécifiques en fonction des propres contraintes du cabinet : Logiciel FSI (fluid structure interaction), outils de dimensionnement d’appendices, VPP (velocity prediction program), simulateur dynamique, routines automatiques de CFD… la liste est longue. « Chaque année, le département ingénierie consacre ainsi environ 30% de son budget à la recherche et au développement, souligne Xavier Guisnel. Ce type d’organisation nécessite une certaine taille et des ressources régulières. Mais c’est une de nos spécificités, se permettre de réfléchir et de développer en équipe dans des domaines techniques variés est d’une grande richesse. Les interactions entre les différentes disciplines sont omniprésentes, on travaille tous dans le même open space.