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GP70
© GP70

GP70, l’art de l’équilibre en grande croisière

L’alliage de la vitesse et du confort en navigation est-il compatible à bord d’un catamaran de grande croisière ? C’est le pari auquel répond le GP70, voilier atypique qui décline un concept novateur, expliqué par Mathias Maurios, architecte naval associé et responsable du pôle plaisance de VPLP Design.

« Nous sommes partis du cahier des charges exigeant du propriétaire qui souhaitait un bateau de voyage rapide et performant, sans être pour autant extrême afin de rester confortable sur des longues distances » commence Mathias Maurios à propos du GP70. Le premier exemplaire, Catch Me, est sorti en juillet 2023 des ateliers du chantier Trimarine, à Lisbonne, dévoilant des lignes épurées et racées. « Avec une seule ligne de carre sur toute la longueur, le bordé est très sobre. Très tendues, comme celles du roof, ces lignes lui donnent un style intemporel« , souligne le responsable du pôle plaisance de l’agence d’architecture, qui a contribué au dessin de ce catamaran de 70 pieds, entièrement conçu chez VPLP Design, sous le regard avisé du designer Patrick le Quément. 

De l’avant-projet aux calculs de structure, l’objectif a été de dessiner un catamaran, « marin et malin, en cohérence avec son programme de navigation« . De fait, le GP70 se distingue avec ses deux barres franches et leurs sièges baquet en lieu et place des traditionnelles barres à roue. « Il y a vraiment moyen de connaître des bonnes sensations et de se faire plaisir à la barre, indique Mathias Maurios, qui a pu lui-même apprécier le comportement de ce catamaran à la manœuvrabilité précise et réactive. Il n’y a pas besoin de beaucoup de vent pour monter en vitesse avant de couper le moteur. Et c’est là que se situe la performance de ce bateau de croisière qui peut atteindre 25 nœuds sur mer plate, mais qui affiche surtout de belles vitesses moyennes constantes. »

Avec ses 219 m2 de toile au près, ce catamaran construit à 80% en sandwich carbone pour un déplacement limité à 22 tonnes, compte au rang des poids légers dans sa catégorie des yachts de 21 mètres« Nous avons utilisé le carbone là où cela avait du sens : pour le pont, les superstructures, toutes les cloisons. Mais pas pour les coques, non vaigrées, qui sont en verre, notamment pour éviter l’effet de résonance et garantir un confort acoustique. Les aménagements, très légers, sont intégrés dans la structure là où c’est possible”, détaille Mathias Maurios. Qui souligne aussi le caractère fonctionnel de ce bateau qui peut accueillir huit personnes dans ses espaces de vie intérieurs, plus deux membres d’équipage.

Un placard à cirés dans le cockpit à l’entrée du carré, des grands coffres de rangement extérieurs sur l’avant de la nacelle, ainsi que les commandes rétractables du moteur, sont quelques-uns des aménagements qui s’inscrivent dans cette philosophie du bon compromis pour maximiser l’espace. Autre caractéristique de ce voilier de grande croisière qui s’affranchit de l’usage d’un générateur : sa grande autonomie énergétique permise par des équipements électriques à faible consommation, couplés à une large surface de panneaux solaires et à des éoliennes. 

Taillé pour le voyage, le GP70 a pu bénéficier de la construction soignée et minutieuse du chantier Trimarine, réputé pour la qualité de ses réalisations – il a notamment œuvré depuis vingt ans sur des Class America, TP52, Volvo 70, IRC… L’objectif pour le chantier portugais et pour le propriétaire de Catch Me, qui détient les moules femelles de la plateforme et des aménagements intérieurs, est désormais de répliquer en petite série ce multicoque qui redéfinit, à sa manière, les standards de la plaisance et de la grande croisière.